Depuis l’amorce de la transition guinéenne de nombreux acteurs de la vie publique national en appellent au respect du principe de la ‘’déclaration sur l’honneur des biens’’ de la part des acteurs publics au plus haut niveau. La question alimente le débat et les avis là-dessus restent des plus divergents. Mais souvent les détracteurs du principe argumentent le fait qu’il n’y ait pas de texte juridique qui en fait une obligation. Mais pour l’ancien Bâtonnier, Me Mohamed Traoré, si volonté politique il y avait, la question serait résolue par le biais même d’un amendement de la Charte de la transition. « Depuis que cette question fait l’objet d’un débat public, on aurait déjà amandé la Charte de la transition en y introduisant une disposition ayant trait de manière expresse à la déclaration de biens et qui en fait une obligation pour des personnes devant occuper un certain nombre de fonctions », a fait remarquer l’avocat, aujourd’hui membre du CNT, Conseil National de la Transition.
Depuis que la transition a commencé de nombreuses pratiques ont pris de l’ascension en Guinée. Or, ces pratiques, pour la plus part, n’ont pas de base juridique. C’est le cas de la prestation de serment sur les Livre Saints par une certaine catégorie d’agents publics. « Il y a beaucoup d’autres démarches qu’on constate depuis le 05 septembre 2021 qui n’ont aucune base juridique mais que l’on peut considérer comme une traduction de la volonté de changer positivement les choses. C’est le cas de la prestation de serment à laquelle ont été soumis les membres du gouvernement, les directeurs, les membres du CNT et d’une façon tous ceux qui occupent une fonction par voie de décret », a-t-il écrit sur son compte Facebook. Avant d’ajouter : « pour un croyant, jurer sur le Livre Saint doit être plus redoutable qu’une déclaration de biens. Mais on jure facilement sur le livre de sa croyance et on rechigne à déclarer des biens. L’absence de texte juridique relatif à la déclaration de patrimoine n’est donc pas totalement pertinente. Il y a aussi une question de volonté politique, une exigence d’exemplarité pour mener à bien le vaste programme de moralisation de la gestion publique ».
Il faut rappeler que l’obligation sur la déclaration des biens notamment par les membres du gouvernement était un sacerdoce assez cher à l’ancienne Garde des Sceaux, Madame Fatoumata Yarie Soumah. Selon plusieurs commentateurs, le limogeage de cette dernières serait intimement lié à l’insistance qu’elle ne cessait de faire sur cette question.
Ousmane Camara, Confidence224.com