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(Adage guinรฉen โ Moyenne-Guinรฉe)
Ils reviennent. Masquรฉs, mais reconnaissables. Ceux que lโon croyait balayรฉs par le vent du renouveau, ensevelis sous le poids de lโhistoire, font de nouveau irruption dans la citรฉ. Non pas pour construire, mais pour parasiter. Non pas pour รฉclairer, mais pour assombrir. Reprennent surface, en effet, les mรฉthodes que lโon espรฉrait รฉloignรฉes de lโunivers guinรฉen : lโinvective comme argument, la calomnie comme stratรฉgie, la meute comme mode opรฉratoire.
Les vautours numรฉriques ont remplacรฉ les penseurs civiques.
ร force de donner la parole ร ceux qui nโont pas encore appris ร penser, nous avons bรขti une agora oรน le vacarme tient lieu de vision, et oรน le doigt accusateur se substitue ร lโanalyse rigoureuse. Cโest lร une tragรฉdie : quand les crieurs de place publique sโimaginent sentinelles de la Rรฉpublique.
ยซ ๐ฟ๐๐๐ ๐๐ข๐ ๐๐ ๐ก๐๐-๐ก๐๐ ๐๐๐๐ก ๐ก๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐ข๐๐ก, ๐โ๐๐ ๐ก ๐ ๐๐ข๐ฃ๐๐๐ก ๐๐ขโ๐๐ ๐๐๐โ๐ ๐ข๐ ๐ฃ๐๐๐. ยป
(Adage guinรฉen โ Haute-Guinรฉe)
Ceux qui, hier encore, accablaient de leur silence les heures graves de notre pays, sโรฉveillent subitement pour distribuer les brevets de fidรฉlitรฉ, dโorthodoxie, de loyautรฉ. Le plus ironique ? Cโest souvent ceux qui nโont jamais rien bรขti qui crient le plus fort ร la trahison. Il y a chez eux lโassurance tranquille de ceux qui ignorent tout du labeur. Ils attaquent ce quโils ne comprennent pas, et mรฉprisent ce quโils ne peuvent imiter.
Mais que leur reproche-t-on, au fond ? Dโagir sans sโagiter ? Dโavancer sans gesticuler ? Dโavoir compris que le service de lโรtat nโest pas un thรฉรขtre oรน lโon gesticule pour exister, mais une charge oรน lโon produit dans le silence ? Il y a dans leur dรฉmarche une รฉlรฉgance qui dรฉrange, parce quโelle rรฉvรจle la vacuitรฉ de ceux qui nโont que le tumulte ร offrir.
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(Adage guinรฉen โ Basse-Guinรฉe)
Ils ne pardonnent pas ร ceux qui incarnent le sรฉrieux. ร ceux qui prennent le temps de rรฉflรฉchir avant de parler, et qui refusent de faire de la politique un concours dโagitation. Ils ne pardonnent pas lโintelligence tranquille, la loyautรฉ discrรจte, la compรฉtence sans bruits. Eux prรฉfรจrent lโombre ร la lumiรจre, tant que cette lumiรจre ne les รฉclaire pas.
Lโunivers guinรฉen mรฉrite mieux que la nostalgie de pratiques que lโon croyait rรฉvolues.
Ce pays a payรฉ un lourd tribut ร la rumeur รฉlevรฉe en mรฉthode de gouvernance, ร la haine entretenue comme systรจme de mobilisation, ร lโinertie maquillรฉe en sagesse. Faut-il, encore et toujours, retomber dans les mรชmes cercles vicieux ? Faut-il que chaque homme debout soit systรฉmatiquement visรฉ jusquโร tomber ร genoux ? La grandeur dโun peuple se mesure ร sa capacitรฉ ร faire place ร ceux qui bรขtissent, non ร ceux qui bavardent.
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(Adage guinรฉen โ Guinรฉe Forestiรจre)
Les dรฉguisements finiront par tomber. Le peuple, malgrรฉ les artifices, reconnaรฎt lโodeur du sรฉrieux et la texture du mensonge. Il sait faire la diffรฉrence entre ceux qui รฉcrivent lโhistoire et ceux qui se contentent de la commenter, entre ceux qui travaillent et ceux qui applaudissent entre deux injures numรฉriques.
๐๐ ๐ฃ๐๐ฆ๐๐ข๐ฌ ๐ฌโ๐ก๐๐๐ข๐ญ๐ฎ๐๐ซ ๐ฬ ๐ฅ๐ ๐ฆ๐ฬ๐๐ข๐จ๐๐ซ๐ข๐ญ๐ฬ
Que nul ne se mรฉprenne : ce nโest pas un texte de colรจre. Cโest un appel ร la luciditรฉ, un sursaut dโespรฉrance. Lโhistoire nโa pas vocation ร se rรฉpรฉter indรฉfiniment comme une mauvaise chanson. Il nous revient ร tous, intellectuels, citoyens, bรขtisseurs, de refuser les retours en arriรจre dรฉguisรฉs en sagesse, et de dรฉnoncer sans peur lโรฉmergence dโun folklore politique qui fait honte ร lโintelligence collective.
Car si nous laissons les bouffons dรฉcider du ton, cโest bientรดt la cour tout entiรจre qui dansera au rythme de leur vacarme.
๐ท๐๐ ๐ช๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐ซ๐๐๐๐ ๐ช๐๐๐ ๐ฬ, ๐ท๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐, ๐ฌ๐๐๐๐๐๐๐๐๐-๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐
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