25 février 2025
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Guerre à l’est de la RDC : voici les clés pour comprendre le conflit qui fait honte à l’Afrique (analyse de la rédaction)

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Depuis plusieurs mois, l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’une escalade de violences, principalement orchestrée par le groupe rebelle du M23, soutenu par le Rwanda. Cette situation a conduit à une crise humanitaire sans précédent, marquée par des déplacements massifs de populations et des violations graves des droits humains.

Progression du M23 et tensions régionales

En janvier 2025, le M23 a intensifié ses offensives autour de Goma, capitale du Nord-Kivu, menaçant directement cette ville stratégique. Les combats ont débuté le 23 janvier, provoquant une inquiétude croissante au sein de la communauté internationale. Fin janvier, Goma est tombée aux mains des rebelles, exacerbant les tensions entre la RDC et le Rwanda.

En février, le M23 a poursuivi son avancée en s’emparant de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, le 16 février, avant de progresser vers Kamanyola, située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bukavu.  Cette progression rapide a mis en évidence la fragilité des forces armées congolaises face à une rébellion bien organisée et soutenue.

Crise humanitaire et violations des droits humains

La recrudescence des combats a entraîné une crise humanitaire majeure. Les camps de déplacés autour de Goma, abritant plus de 300 000 personnes, se sont vidés en quelques heures, les habitants fuyant les violences.  Les conditions de vie dans les zones de conflit se sont détériorées, avec une augmentation alarmante des violences sexuelles. En 2023, plus de 25 000 femmes ont été victimes de viols, un chiffre en hausse de 152 % par rapport aux années précédentes.

Réactions politiques et internationales

Face à cette situation, l’ancien président Joseph Kabila a rompu son silence en février 2025, pointant du doigt son successeur, Félix Tshisekedi, comme principal responsable de la crise en raison de violations répétées de la constitution et des droits humains.  Le gouvernement, sous la direction de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, a exprimé sa préoccupation quant à l’aggravation des conditions sociales et sanitaires des personnes déplacées, appelant à une intégration de cette réalité dans les politiques publiques.

La communauté internationale a également manifesté son inquiétude. Un sommet régional a appelé à un cessez-le-feu “immédiat et inconditionnel” d’ici cinq jours, soulignant les risques d’un embrasement régional.  Cependant, les réponses internationales sont critiquées pour leur incohérence et leur manque d’efficacité face à l’escalade du conflit.

Perspectives d’avenir

La situation à l’est de la RDC demeure extrêmement volatile. La progression continue du M23, les tensions politiques internes et les réponses internationales fragmentées compliquent la résolution du conflit. Une approche coordonnée, impliquant des solutions politiques, sécuritaires et humanitaires, est indispensable pour restaurer la paix et la stabilité dans cette région tourmentée.

La rédaction

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