La situation des droits de l’homme reste encore questionnable en dépit des immenses efforts consentis par les organismes de défense et de protection des droits humains en République de Guinée. Restrictions de liberté d’expression, entraves aux droits d’aller et de retour des guinéens, persécutions politiques, sont autant de dictats dont sont contraints les habitants de ce pays d’Afrique de l’ouest actuellement sous transition militaire. Plus personnes n’y échappe dorénavant à l’oppression des maitres du moment. Journalistes, citoyens libres, activistes des droits de l’homme ou encore les politiques, tous payent les frais de cette nouvelle dictature. C’est le cas pour Lancey Traoré, militant de l’ex parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel. La persécution dont a été victime ce jeune, sa mésaventure ainsi que celle de sa famille biologique, ont attiré l’attention de la rédaction de Confidence224.com.
La République de Guinée a une vieille tradition dictatoriale. La situation des droits de l’homme y est toujours allé de mal en pire. D’abord sous la révolution (1958-1984) ensuite avec le premier coup d’Etat militaire de 1984 qui dura 24 ans, c’est-à-dire jusqu’à la mort du Général Lansana Conté en 2008. De cette époque à nos jours les guinéens n’ont pas vu le bout du tunnel en matière de droits et libertés publics. La situation s’est davantage dégradée avec le coup d’Etat intervenu le 05 septembre 2021. La nouvelle junte au pouvoir s’est révélée un véritable pourfendeur des principes démocratiques.
Ainsi plusieurs guinéens ont payé et payent encore le prix fort de la dictature instaurée par le pouvoir du Général Mamadi Doumbouya. Arrestations arbitraires, kidnapping, emprisonnements extra-judiciaires, sont devenus le quotidien des guinéens. Pour échapper à cette situation qui engendre souvent la mort sans aucune forme de justice, de nombreux guinéens se sont résolus à l’exil. Notre pays est devenu le deuxième demandeurs d’asile en France après l’Afghanistan. Beaucoup d’autres compatriotes ont pris la destination de l’Afrique du Nord, de l’Asie ou encore de l’Amérique du nord à l’image de Lancey Traoré, menacé d’arrestation pour des raisons politiques.
Les ennuis du jeune Traoré ont commencé dès le lendemain du putschs de 2021 renversant par les armes le Président Alpha Condé. Les dignitaires du régime renversé ont pour la plus part été arrêtés et emprisonnés. Les jeunes activistes aussi ont été pourchassés sans aucune forme de justice. Pour avoir participé à un sit-in devant le siège de l’ex parti au pouvoir pour réclamer pacifiquement la libération du président déchu, Lancey Traoré et bien d’autres jeunes militants de l’ex parti au pouvoir ont été arrêtés et conduits en détention. Ils seront libérés quelques semaines plus tard et placés sous contrôle judiciaire. Ceci est une façon pour la junte de réduire au silence toutes les voix contradictoires.
Selon les informations collectées par notre rédaction, le père biologique du jeune Traoré qui, lui aussi, est un cadre de l’ancien parti au pouvoir, a été arrêté à plusieurs reprises. Certains de ses compagnons de lutte sont morts en détention. C’est le cas de Louceny Camara, ancien ministre de la république. Aujourd’hui le père, Abdoulaye Traoré, est sous le choc. Sous le choc non seulement par les menaces qui pèsent au-dessus de sa tête, mais surtout celles qui pèsent sur son fils Lancey, bien que ce dernier soit aujourd’hui en exil aux Etats-Unis.
Affaire à suivre !