Après quasiment trois ans de gestion de la junte guinéenne, des acteurs sociopolitiques du pays s’activent à dresser le bilan. Pour nombre d’entre eux, à l’image de Dr Mouctar Diallo du PSTG, ce bilan reste plus ou moins mitigé. Autrement dit, si le CNRD peut se vanter des acquis indéniables, il enregistre toutefois quelques ratés au cours des trois années de gestion du pays, selon Dr Mouctar Diallo. Il s’est exprimé au micro de Confidence224.com dans un entretien exclusif.
Le bilan de l’équipe de Mamadi Doumbouya fait parler de lui notamment dans le milieu politique. Des langues pour dresser ce bilan se délient tous azymites. Acteur politique de la nouvelle génération, Dr Mouctar Diallo, Président du Parti des Socio-travailleurs de Guinée (PSTG) n’est pas en reste de cet exercice : « écoutez, le bilan dont il s’agit doit être dressé avec discernement. Nous ne devons être ni radical ni partisan pour le faire. Ceci dit, il faut là-dessus couper la poire en deux. C’est-à-dire que d’un coté il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaitre que de nombreuses actions positives ont été posées. Et de l’autre, dire clairement qu’il y a eu des ratés notoires mais qui peuvent et doivent être corrigés », a-t-il dit.
A l’homme politique de poursuivre en martelant qu’il faut s’interdire de jeter le bébé avec l’eau du bain : « disons vrai, il y a quelques manquements dans la gouvernance du CNRD qui n’auraient pas lieu d’être. C’est le cas des restrictions de libertés, de la lenteur dans certains dossiers judiciaires ou encore des cas de morts non élucidés. Or, le Colonel devenu Général avait promis de nous éviter les erreurs du passé. Pourtant, sur bien des domaines, il a encore à revoir la copie. En revanche, depuis le 05 septembre 2021, notre pays a opéré une mutation qualitative. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. La junte a des acquis qu’il ne faut pas passer sous silence. C’est le cas de la tenue du procès des évènements du 28 septembre 2009, le bitumage des voiries de la capitale et de certaines villes de l’intérieur du pays sans oublier le rajeunissement de l’administration guinéenne. Il faut qu’on apprenne à reconnaitre le bien fait si petit qu’il soit dans notre pays », estime Dr Mouctar Diallo.
A lui d’embrayer, cette fois sur le débat lié au retour à l’ordre constitutionnel : « bien sûr qu’il y a des tendances autour de la question relative au retour à l’ordre constitutionnel. Mais tout cela dénote de la vivacité de notre démocratie. C’est normal qu’on soit d’accord de ne pas être d’accord, c’est cela la démocratie. Quoiqu’il en soit, il faudrait que de part et d’autre nous acceptions de dialoguer, c’est l’unique voie salutaire à mon avis. Aller dans un bras de fer n’arrange ni la junte militaire, ni la classe politique, ni la société civile et encore moins le peuple de Guinée », a-t-il conclu au micro de Confidence224.com
Mohamed Lamine Sylla
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