22 novembre 2024
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Opinion : s’achemine-t-on vers le retour des anciennes pratiques contre lesquelles s’étaient opposés le Président de la République et son ex Garde des Sceaux ? (Par Mohamed Lamine Sylla)

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La question que bon nombre d’observateurs en Guinée et ailleurs se posent, après la dissolution du gouvernement et la mise en place de la nouvelle équipe sans le magistrat de renom, Charles Alphonse Wright, est de savoir si le combat pour la moralisation de la gestion ne va pas s’estomper, ou tout au moins perdre de sa vigueur. Tant cet homme incarnait, aux yeux des populations guinéennes, la croisade contre les prédateurs des deniers publics, qui représente l’un des principaux axes de la refondation si chère au président de la République, le Général Mamadi Doumbouya. D’autres interrogations subsistent autour de l’orientation de la politique pénale qui sera imprimée par le nouveau gouvernement :

– S’achemine-t-on vers une application dévoyée ou timorée des décisions et actions engagées pour lutter contre la délinquance financière, les crimes de sang censées garantir le principe de redevabilité dans la gestion de la chose publique ?

– Quel impact pourrait avoir une rupture de la poursuite de cette vision sur la refondation et la rectification institutionnelle prônées par les autorités de la transition au plus haut niveau ?

– Les anciennes pratiques contre lesquelles étaient farouchement opposés le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya et son ancien Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme seront-ils de retour ?

La prise du pouvoir par le Conseil National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), sous la houlette du patron des Forces Spéciales un certain 5 septembre, a donné aux Guinéens l’espoir d’une justice indépendante qui servira de boussole et ne laissera aucun répit au monde de la corruption, de la prévarication et à la pratique de l’impunité pour tous genres de crimes. Cette volonté du CNRD de donner un nouveau souffle à la Justice en Guinée s’est matérialisée, entre autres, par des actes comme la construction de nombreuses infrastructures judiciaire, la création de la Cour de Repression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF), l’ouverture du procès historique des massacres du 28 septembre 2009 soit 13 ans après le drame, la dotation pour la première fois de la Guinée d’une Politique Pénale du Gouvernement, le rajeunissement dans les rangs de la magistrature à travers notamment la nomination de jeunes magistrats à des postes hautement stratégiques.

Aujourd’hui le moins qu’on puisse dire est qu’au niveau du bas peuple que nous sommes, les craintes sont visibles quant à la poursuite du noble combat enclenché sous le magistère du Ministre Charles Wright. A présent, il ne nous reste qu’à espérer qu’il n’y ait pas de répit dans ledit combat au grand bénéfice de la Guinée toute entière.

Par Mohamed Lamine SYLLA,

Journaliste

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