19 septembre 2024
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Sale temps pour la presse guinéenne : qui l’eut cru ?

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C’est une vaste tempête qui s’abat sur la presse guinéenne en ce moment-ci. Ondes brouillées, télévisions débranchées du bouquet canal, médias en ligne fermés et, cerise sur le gâteau, internet coupé pour les réseaux sociaux depuis environs deux mois. Et, comme si tout cela ne suffisait pas, l’on s’emploie à coffrer les journalistes hardis à dénoncer cet état de fait. Quelle désillusion !

On m’avait souvent dit que ma Guinée était un pays des espoirs ratés et je n’en croyais pas un mot. J’avais fois qu’en aucun cas les réactionnaires n’auraient eu raison de cette belle transition dans laquelle nombre de mes compatriotes avaient investi leur espoir. C’était une chance véritable si les opportunistes n’en n’avaient pas pris le contrôle tel que ça se passe aujourd’hui sous nos yeux. Dommage !

A vrai dire on pouvait s’attendre à beaucoup de choses sous cette transition, mais pas à l’incarcération de journalistes. La presse dans son ensemble a accompagné la transition depuis ses premières heures. Elle avait fois que les erreurs du passé seraient véritablement évitées. Mais le sauveur s’est révélé pire que le bourreau d’hier et ça, le peuple l’apprend à ses dépends, la presse comprise.

Sinon qui pilote véritablement le navire CNRD pour lui mener à une rive aussi incertaine ? Qui, à l’intérieur du système, s’emploie à écarter le colonel président de tous les chemins louables qu’il s’était tracé à l’entame de cette transition ? Voilà autant d’interrogation que l’opinion ne cesse de se poser sans réponse pour l’heure. Avec ce qui se passe, l’on est en droit de se demander si une tyrannie n’est pas en gestation dans notre pays.

Mais rien n’est encore définitivement perdu. L’on peut encore se reprendre et prendre les choses en main. Cette transition, nous l’avons toujours dit, est une chance pour la Guinée. Ne laissons pas les opportunistes la transformer en malchance. La diversité d’opinion dont il est question n’est que le symbole de la vivacité de notre démocratie. Il faut accepter le débat pour consolider nos vérités. Ce n’est pas en clouant le bec à la presse qu’on parviendra pour autant à taire toutes formes d’opposition dans le pays.

Par Mohamed Lamine Sylla

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