La décision de faire remplacer les conseils communaux par des délégations spéciales ne fait pas l’unanimité à Kankan. C’est du moins ce qui ressort de l’enquête menée auprès des acteurs sociopolitiques par la rédaction de Confidence224.com. Pour la plus part, ces acteurs et leaders d’opinion estiment qu’il s’agit ni plus ni moins qu’une manœuvre visant à installer à la tête des collectivités locales des hommes et des femmes à la solde de la junte au pouvoir.
Lors de son adresse à la nation à l’occasion du nouvel an, le Président de la transition avait annoncé que les conseils communaux de tout le pays seront remplacés par des délégations spéciales partout à travers le pays. Pour certains acteurs politiques il s’agit d’un moyen pour le CNRD de contrôler les communes. C’est en tout cas ce que pense Lancinè Condé du parti Bloc Libéral: « force est de reconnaitre que les délégations spéciales sont là pour le gouvernement, elles ne viennent pas pour la population. Elles n’ont de compte à rendre qu’au gouvernement car ils mettent à la tête des Mairies ceux qui peuvent servir leurs intérêts. Mais avec un conseil élu, je crois que les conseiller travaillent pour la population et rendent compte finalement à cette même population », argumente le politique.
Pour les acteurs que nous avons pu rencontrer, cette décision n’est plus opportune. Selon Alhassane Dialawassa Kanté, activiste de la société civile, l’unique mission qui devrait être celle du CNRD courant 2024 devrait plutôt être celle d’organiser les élections et rendre le pouvoir à qui de droit. « Je pense qu’à partir du moment où le gouvernement a décidé d’installer les délégations spéciales dans les communes du pays, cela montre suffisamment que le CNRD n’est pas prêt à organiser les élections et rendre le pouvoir aux civiles. Sinon le mieux serait d’organiser les élections dans les communes et de remplacer les maires tout simplement. Depuis l’arrivée du CNRD nous réclamons les délégations spéciales mais ils n’ont jamais donné suite à cela. Ils ont juste fait remplacer ceux qu’ils n’aimaient pas », a dit Alhassane Dialawassa Kanté.
A notre interlocuteur de poursuivre : « si ce qui aurait dû être fait n’a pas été réalisé jusque maintenant, je pense que ce n’est plus important. En cette année 2024 ce que nous nous demandons au CNRD c’est d’organiser les élections pour que nous retournions à un régime normal », a-t-il suggéré.
De Kankan El hadj Mohamed
Pour Confidence224.com
