Mariame Touré n’avait que 8ans lorsqu’elle s’est fait violer, étrangler et son corps jeté dans les toilette d’une mosquée à Kobaya. Mariame Gbèmou, élève en 1ère année, âgée aussi de 8 ans est à son tour violée et son corps abandonné dans la cour d’une université sise à la Cimenterie (Dubreka). Assy Tambassa n’avait que 6 ans quand elle s’est fait violer et tuer le mois passé à Kagbélén dans la Commune urbaine de Dubréka. Et comme si rien de tout ça ne suffisait, ce dimanche 12 novembre 2023, le corps sans vie d’Angeline Yombouno âgée de 13 ans a été retrouvé dans une des latrines de l’église Promesse Saint Charles Lwanga de Sonfonia, où la victime et ses parents s’étaient rendus pour une Messe. Voilà des exemples parmi des dizaines de cas de crimes perpétrés chaque année contre la nos petites filles tant à Conakry qu’a l’intérieur du pays.
« C’est un phénomène malsain qui prend de l’ampleur dans notre pays au vu et au su de tout le monde. Plus grave encore, lorsque ces cas de crimes odieux sont portés devant nos juridictions, celles-ci brillent par une lenteur indescriptible lorsqu’elles ne laissent pas d’ailleurs les prédateurs sexuels se balader librement dans nos quartiers. C’est une honte pour chacun de nous », soutien, dans un ton colérique, le médecin et homme politique, Dr Mouctar Diallo.
Les responsabilités de la recrudescence de ce fléau sont multiples. Il y a d’abord les bourreaux qui n’ont aucun justif pour leur ignominie sur ces mineurs. Ensuite il y a aussi la responsabilité des parents qui ne surveillent pas les enfants comme il se doit. Puis il y a l’Etat qui ne protège pas et ne réprime pas les coupables à la hauteur de leur forfaiture. C’est du moins l’avis de Dr Mouctar Diallo du PSTG : « à des degrés certes différents, mais nous sommes tous coupables de cette barbarie précambrienne, tous coupables. Il y a trop de laisser aller dans la protection des enfants dans certaines familles. Bien sûr cela ne justifie en rien ces abominations. Les auteurs d’ailleurs méritent la sanction la plus extrême. Le viol est un crime dans la législation guinéenne, le meurtre aussi. Donc la loi ne doit observer aucune clémence face à ces individus sans cœur qui se plaisent d’abuser et tuer sauvagement nos petites filles », fulmine-t-il.
Avant de poursuivre : « je profite de votre micro pour inviter l’Etat à renforcer les capacités opérationnelles de l’OPROGEM, et à ce dernier je demande de prendre son bâton de pèlerin pour dissuader, traquer et sanctionner les prédateurs sexuels qui se promènent dans la cité. À la justice d’être diligente sur des cas de viols et de meurtres sur mineurs. J’invite les parents, les religieux, les encadreurs scolaires, d’être vigilants dans la surveillance de nos petites filles. Il y a l’Etat mais la responsabilité première de leur sécurité nous incombe en tant que parents, religieux et encadreurs », estime Dr Mouctar Diallo au Micro de Confidence224.com
Entretien réalisé par Mohamed Lamine Sylla