Finalement c’est ce jeudi 27 avril 2023 que les enseignants contractuels communaux de Kissidougou ont commencé à suivre à la lettre le mot d’ordre de grève déclenché par la coordination nationale de ladite corporation pour exiger du gouvernement le paiement de leurs arriérés de prime et leur intégration à la fonction publique sans passer par le concours.
Apparemment cette situation était jusque-là mieux maîtrisée par les autorités éducative et communale qui avaient toujours utilisé la sensibilisation comme moyen pour maintenir ces enseignants en classe pendant les 6 mois écoulés. Mais malheureusement cette fois-ci cette stratégie n’a pas fonctionné car en face se trouvent des enseignants contractuels déterminés, unis et regroupés au sein d’une coordination préfectorale active et dynamique.
Sur le terrain, les établissements scolaires qui hébergent des enseignants concernés par cette triste situation paient les frais de ce mouvement de débrayage qui a aussi tôt affecté plus ou mois certains grands collèges de la commune urbaine. Par exemple au collège Ernesto Ché Gueguevara, qui est le plus grand collège de la région, sur 6 enseignants contractuels, aucun n’a répondu présent ce jeudi, ce qui n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement normal de l’établissement.
Rencontré, M. Kaba Mara coordinateur préfectoral des enseignants contractuels de Kissidougou ne tremble pas : « notre patience a des limites et à partir de ce jeudi cette limite est atteinte. Nous sommes bien organisés et nous avons tenu des réunions pour motiver tout le monde car nous ne pouvons plus tenir cette situation qui n’a que trop duré. Aujourd’hui j’ai sillonné presque tous les collèges et lycées de la ville vraiment le constat est rassurant, je peux vous dire que la grève est suivie à 100% ici à Kissidougou. D’ailleurs si rien n’est fait d’ici la fin de la semaine, le lundi nous allons passer à la vitesse supérieure c’est-à-dire nous sommes prêts à organiser une marche pacifique pour réclamer nos droits. J’invite tous mes collègues à s’éloigner des concessions scolaires pour éviter tout problème », a-t-il mentionné.
Abondant dans le même sens, madame Rachelle Millimouno en service à l’école primaire Elhadj Mory Touré et trésorière de la coordination des enseignants contractuels est revenu sur les difficultés qu’elle rencontre en travaillant sans salaire : « mes difficultés sont énormes, vous savez qu’un citoyen se nourrit du fruit de son travail, mais si toi tu travailles et tu ne reçois rien. Mon établissement est loin donc je dois mettre le carburant chaque matin. Sur le plan moral et mental ça démotive surtout que nous évoluons avec les titulaires qui sont payés à la fin de chaque mois et pourtant nous accomplissons les mêmes tâches. Donc j’interpelle l’État à nous prendre en charge et surtout de nous engager à la fonction publique car nous avons sauvé l’école guinéenne à plusieurs reprises », a plaidé la jeune dame.
Du côté de la Direction Préfectorale de l’éducation de Kissidougou, les responsables se réservent de tout commentaire sur cette situation car selon eux, ils n’ont pas reçu un avis de grève émanant de la structure des enseignants contractuels.
À noter que le même mot d’ordre de ne pas communiquer sur la grève en cours, a été élargi à tous les responsables des établissements scolaires et cela jusqu’à nouvel ordre.
Nous y reviendrons !
De Kissidougou, Ousmane Sylla pour Confidence224.com
