Après les cas de viol, de meurtre et d’éboulement dans les mines artisanales qui, nous le savons, sont de tradition du coté de Siguiri, c’est le phénomène d’enlèvement d’enfant à coup de rançon qui fait son apparition dans le Bouré. En tout cas, un enfant de moins de cinq ans vient d’être kidnappé par une femme dans la Commune Urbaine de Siguiri. Mariame Keita c’est le nom de la présumée ravisseuse a demandé un montant de 60 millions aux parents contre la libération du garçon. C’est finalement à Kankan qu’elle a été arrêtée alors qu’elle tentait de retirer l’argent à lui transféré par la famille. Elle a été présentée ce mardi à la presse locale, rapporte le correspondant de Confidence224.com présent sur place.
Les faits se sont produits ce dimanche 02 avril 2023 au quartier Rouni dans la Commune Urbaine de Siguiri. Mariame Keita, mère de famille a kidnappée Ansoumane Diawara devant le domicile familial de ce dernier. La ravisseuse a utilisé comme alibi l’achat d’un jus pour l’enfant. La maman de la victime relate les circonstances d’enlèvement de son garçon : « j’ai fini de laver mon enfant entre 17h30 et 18heures. Je suis rentrée moi aussi prendre mon bain. C’est au moment de la rupture que le frère de l’enfant est venu me dire qu’une femme voilée a pris son frère, qu’elle va aller acheter du jus pour lui. J’ai immédiatement demandé à sa sœur d’aller dans le voisinage voir si l’enfant n’était pas là-bas. Effectivement elle est allée trouver que son frère n’y était pas. C’est ainsi que j’ai informé son père. Nous avons passé toute la journée du dimanche à la recherche de mon enfant sans nouvelles. Maintenant, nous avons un jeune qui répare notre courant électrique ici qui a été appelé par une inconnue pour lui demander s’il n’avait pas une connaissances qui avait perdu son enfant. Ce dernier a répondu oui et il a demandé à celui-ci de venir me donner le numéro. C’est comme ça que nous sommes rentrés en contact. Pour notre premier appel, elle m’a demandé de me rendre au quartier Rouni c’est dans Siguiri, qu’arriver là elle allait me remettre mon enfant. J’ai envoyé mes frères, mais ceux-ci sont arrivés elle n’a pas décroché son téléphone. Et puis après moi même je l’ai appelé, elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas me donner l’enfant comme prévu, car son chef l’exige maintenant une somme de 60 millions de francs guinéens. Je me suis mis à pleurer en la priant et c’est ainsi que nous sommes tombées d’accord sur 10 millions. J’ai fait tout possible pour être en possession de cette somme et quand je suis allée pour faire le dépôt, comme le service orange était déjà informé, ils ont procédé à des retardements qui nous ont permis de mettre main sur elle », a relaté Hadja Binta Koulibaly.
Ce sont des agents de la brigade de recherches de Kankan qui ont mis mains sur la présumée ravisseuse alors qu’elle s’apprêtait à retirer son argent d’une boutique de transaction financière. Alpha Tougui Boiro, commandant de cette unité est revenu sur le stratagème ayant abouti à l’arrestation de la dame : « alors étant au bureau dans la journée du lundi, nous avons reçu un appel téléphonique d’un de nos amis gendarme de la compagnie de la gendarmerie territoriale de Siguiri comme quoi il y a un enlèvement d’enfant à Siguiri. Aussitôt, nous avons informé la hiérarchie et mis en place une équipe d’enquête. D’après nos informations, la femme serait dans la zone de Kankan et elle demande une somme qui varie entre 20 et 60 millions. Aussitôt nous sommes rentrés en contact avec l’agence de transfert ‘’main à main’’ et autres qui nous ont permis de mettre main sur elle. La présumée s’appelle Mariame Keita », révèle l’homme en uniforme.
Après son interpellation, Mariame Keita a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Elle revient en détail sur le plan qu’elle a minutieusement mis en place pour rançonner les parents de sa victime : « quand j’ai appelé ses parents, je leur ai demandé une somme de 60 millions de francs guinéens. Mais ils m’ont dit que cette somme était trop car actuellement même avoir ce qu’ils mangent quotidiennement est difficile. Ils m’ont prié de diminuer, c’est ainsi que je leur ai dit de voir ce qu’ils peuvent trouver de m’envoyer ça. Un peu plus tard l’homonyme de l’enfant m’a appelé en me pardonnant qu’en tout ils n’ont trouvé que 7 millions. J’ai accepté cela et j’ai passé le téléphone à l’enfant pour qu’il communique avec son homonyme. Après s’être rassuré, il m’a encore rappelé pour dire qu’il pourrait ajouter 2 millions sur les 7 millions. Après comme je n’ai pas de compte Orange money, on a conclu de mettre l’argent à “”main à main””. Quand je suis allée pour prendre l’argent dans une des agences, ceux-ci m’ont dit que le code n’était pas au complet. Comme j’avais les difficultés de recevoir l’argent là-bas, la mère de l’enfant m’a appelé pour me dire que son mari va déposer l’argent sur son compte Orange money pour que je fasse le retrait à partir de là. Après mon appel avec la femme, son mari m’a appelé pour dire qu’il avait repris l’argent pour mettre sur son compte. Je suis restée à faire le retrait et les agents de la sécurité sont venus m’arrêter », a ainsi avoué Mariame Keita.
De Kankan Pathé Sangaré
pour confidence224.com
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