Au Tribunal de Première Instance de Kissidougou, les audiences criminelles ont été entamées depuis mardi 28 mars 2023 sur fond d’une grande mobilisation des citoyens. Durant 4 jours de procès, 13 accusés impliqués dans 8 dossiers criminels ont vu leurs sorts scellés par le Tribunal. Une condamnation à perpétuité pour double meurtre, une de 30 ans de réclusion également pour meurtre, 5 et 10 années de détention respectivement pour deux auteurs de deux cas différents de viol, telles sont entre autre des sentences données par les juges du TPI de Kissidougou au terminus de ces audiences criminelles suivies à la loup par la rédaction de Confidence224.com à travers son correspondant basé sur place.
Parmi cette myriade de dossier, celui qui était le plus attendu par les populations était sans doute le cas de l’assassinat d’un commerçant et ressortissant égyptien du nom de Youssouf Gaber au quartier Sogbè 3. Dans ce dossier, 5 prévenus étaient dans le box des accusés. Parmi eux figure Mohamed Sangaré alias Baron, âgé de 20 ans, élève de son État. Ce tristement célèbre assassin présumé est réputé être le principal auteur de ce crime qui a eu le don d’émouvoir plus d’un citoyen dans la cité de Kissi-Kaba-Keita.
Au bout de 3 jours de débats contradictoires le Tribunal a rendu sa décision dans cette affaire condamnant Mohamed Sangaré à 30 ans de réclusion criminelle dont 20 ans de période de sûreté et au paiement d’une amende de10.000 dollars US soit 95 millions de nos francs comme dommage et intérêt tandis que ses 4 coaccusés dans cette affaire ont bénéficié d’un acquittement pour faute de preuves suffisantes.
Aly Badra Komah, Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kissidougou, revient sur les circonstances dans lesquelles l’homme d’affaires égyptien a été assassiné : « courant juillet 2022, Mohamed Sangaré se faisant passer pour un acheteur de glacière s’est introduit dans la résidence de sa victime. Alors c’est à l’intérieur du bâtiment qu’il réussira à tuer l’égyptien par étranglement et des coups de couteau. Finalement, le criminel a été surpris par les gendarmes alertés par la famille de l’égyptien. Ayant constaté la présence des militaires, le criminel s’est réfugié dans le plafond et il a fallu des rafales de balles pour le déloger de sa refuge. Alors quand je lui ai demandé de me dire pourquoi il a commis cet acte ignoble il a répondu qu’il voulait rejoindre l’Europe via la Méditerranée », a déclaré le procureur soutenant que le bourreau a confié avoir commis ce crime rien que pour s’emparer de l’argent de sa victime afin de rallier l’Europe en passant par la mer Méditerranée.
Maître Mory Koné, avocat de la défense a fait des commentaires sur la décision du Tribunal dans cette affaire : « les débats ont démontré que mon client est le seul coupable de ce crime c’est pourquoi d’ailleurs ses coaccusés ont été acquittés. Mais je ne suis pas complètement satisfait de la décision rendue dans la mesure où mon client est un délinquant primaire donc à ce titre il devrait bénéficier de circonstances atténuantes mais tel n’a pas été le cas. Par ailleurs, j’ai bien apprécié le déroulement des débats », a-t-il déclaré.
Du côté de la partie civile, Moustafa Zayad, parent de la victime, se dit satisfait de la décision rendue : « ce qui est arrivé à notre frère c’est triste mais nous nous contentons de cette décision. Nous remercions la justice guinéenne et plus particulièrement le Procureur Komah qui a fourni assez d’effort pour la manifestation de la vérité. Je remercie la population de Kissidougou qui a montré de la sympathie à notre égard depuis le début de cette affaire », a-t-il dit.
À noter qu’au cours de ces audiences plusieurs autres décisions ont été rendues dont la condamnation de Oumar Condé à perpétuité, ce féticheur qui a froidement assassiné deux membres de sa belle famille dans la commune rurale de Yombirô; aussi les condamnations de Maurice Mara pour viol sur une fillette âgée de 12 ans dans la commune rurale de Yèndè Millimou et de Fakaba Condé accusé également de viol perpétré sur une fille dans la forêt classée de Madina dans la commune urbaine. Les deux ont été condamnés respectivement à 10 ans et 5 ans de détention mais le dernier a finalement bénéficié d’un acquittement pour avoir séjourné en prison depuis novembre 2018.
De Kissidougou, Ousmane Sylla
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