La Direction Préfectorale du Commerce, de l’Industrie et des PME de Kissidougou, à travers la section contrôle des qualités, travaille d’arrache-pied sur le terrain dans le cadre de l’exécution des recommandations de la note circulaire du département de tutelle rendue publique le 18 décembre 2023 ordonnant la saisie, le retrait et la destruction des jus ”24 Heures” de production de décembre à nos jours.
À date, les équipes déployées sur le terrain ont pu mettre main sur seulement 378 casiers de ladite boisson, une quantité jugée très faible selon beaucoup d’observateurs connaissant le rayon très vaste du circuit commercial de Kissidougou et surtout en tenant compte de la convoitise de cette catégorie de jus chez les consommateurs.
Pour en savoir davantage sur cette situation, nous sommes allés à la rencontre de madame Tariba Keita, Directrice Préfectorale du Commerce, de l’Industries et des PME, qui a tout d’abord expliqué comment ses agents évoluent sur le terrain avant de dégager les raisons de cette faible quantité de produits saisis : « d’abord dès la diffusion de la note circulaire, nous sommes rentrés en contact avec nos partenaires c’est-à-dire la chambre de commerce, l’administration communale et préfectorale et du coup nous avons déployé des agents sur le terrain avec des consignes très claires de bien vérifier avant de procéder à des saisies parce que comme vous le savez la période est bien indiquée. Nous avons un groupe d’agents qui sillonnent les boutiques et magasins du centre ville mais aussi un autre groupe qui a foncé dans les sous-préfectures. Donc à l’issue de quelques jours de contrôle, nous avons saisi 378 casiers dudit produit mais à ce niveau j’avoue que notre mission à des limites. Par exemple nous ne pouvons pas aller fouiller chez quelqu’un, nous ne pouvons que contrôler de magasins en magasins ; donc il n’est pas exclu que certains commerçants continuent à dissimuler ces produits désormais interdits. Nous les invitons à venir déclarer librement les quantités qu’ils possèdent et nous allons à notre tour leur délivrer des notifications de saisie et éventuellement ils pourraient être dédommagés par qui de droit », a déclaré madame Tariba Keita.
Poursuivant, madame la Directrice n’a pas manqué d’attirer l’attention des populations sur le danger que comporte la consommation d’un produit déjà interdit : « mon service a aussi pour mission de veiller sur la santé publique à travers l’interdiction des produits impropres à la consommation. Donc on ne doit pas utiliser son propre argent pour acheter la mort. Les gens doivent savoir que cette décision n’est pas fantaisiste mais plutôt c’est le résultat d’un travail de laboratoire », a-t-elle dit.
Au niveau des commerçants rencontrés, c’est la méfiance totale dans cette affaire car personne ne veut s’attirer inutilement la colère des autorités sur lui. C’est le cas de Mamadou Sow, boutiquier au marché ”Lôfèkourani” qui s’est exprimé en ces termes : « Moi j’ai eu de la chance parce que cette loi a trouvé que je n’avais plus de stock du jus 24 Heures. J’avais beaucoup démarché auprès de mon fournisseur mais en vain. Je reconnais que le ce type de jus est le plus convoité par les clients mais personne n’est au-dessus de la loi. Moi je ne vais jamais consommer ni commercialiser le jus 24 Heures jusqu’à nouvel ordre. Hier les agents de contrôle de qualité sont passé ici pour vérifier mais même une bouteille vide de cette boisson n’a été trouvée chez moi », a déclaré le commerçant.
Si dans les rangs des citoyens certains sont dubitatifs vis-à-vis de la pertinence de cette mesure, d’autres par contre estiment que cette décision est en leur faveur. C’est le cas de monsieur Bah Siaka gérant de cafétéria au quartier Dounikônô qui nous a dit ceci : « un bon citoyen c’est celui qui respecte à la lettre les mesures de la puissance publique surtout quand il s’agit de la santé qui est primordiale. Vraiment moi j’encourage l’État à élargir le contrôle sur d’autres produits de grande consommation pour le bien-être de nous population. Je profite pour lancer un appel à mes concitoyens d’éviter ce type de jus et aussi les commerçants qui continuent à cacher des jus 24Heures pour revendre en catimini d’arrêter cela car ces commerçants ne vont jamais donner ces jus à leurs propres enfants, alors pourquoi revendre aux enfants d’autrui? », s’interroge-t-il.
Selon nos constats les jus 24Heures sont devenus introuvables dans la circulation ce qui amène beaucoup de consommateurs à se trouver d’autres goûts dans cet éventail de jus de multiples appellations.
Affaire à suivre!
De Kissidougou, Ousmane Sylla
Pour Confidence224.com
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