Très tôt dans la matinée de ce samedi 24 décembre, conseillers communaux, représentants de la préfecture et de la société civile, hommes de médias et autres partenaires de la commune urbaine de Kissidougou se sont donné rendez-vous dans la grande salle des spectacles de la maison de l’État civil pour participer à la quatrième et dernière session communale ordinaire au titre de l’année 2022. Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre à savoir, l’examen de la gestion du maire à travers le compte administratif, la présentation des rapports des différentes commissions et les divers, rapporte le correspondant de Confidence224.com basé à Kissidougou.
Prenant la parole, M.Yomba Sanoh, Maire de la Commune Urbaine, a avant tout remercié les conseillers pour cette grande mobilisation (34 conseillers sur 37) avant de procéder à l’exposé chiffré de sa gestion : « le budget de l’exercice 2022 de la commune s’équilibre en recettes et en dépenses à la somme de 3miliards 062millions 375mille 866 francs guinéens avec un total des recettes se chiffrant à 703millions 836mille 003 francs guinéens et un total général des dépenses de 612millions 926mille 742 francs soit un excédent budgétaire de 90millions 909mille 261 francs », a déclaré le Maire avant d’ajouter que la non réalisation de certains projets s’explique par le manque de subvention de la part de l’État qui était estimée à 900 millions de nos francs.
Poursuivant son allocution, M.Sanoh a toutefois présenté à la plénière les réalisations matérielles de ce budget à savoir, l’aménagement de la devanture du Centre de Santé de Hérémakono, les travaux de réhabilitation du centre de santé de Korodou, la scolarisation de 35 enfants en situation difficile, la réalisation des ponts reliant Kérédou à Almamya, dégagement de l’aire du marché de Korodou, réalisation d’un autre pont reliant Farako et Hamdallaye et l’aménagement du dépotoir d’ordures de Songbon situé à près de 10 Km de du centre ville. Toute chose qui a fait qu’à l’unanimité, les 34 conseillers communaux présents dans la salle ont approuvé avec une pluie d’applaudissements le compte administratif.
La cérémonie a continué avec la lecture des rapports des différentes commissions, une phase qui était marquée par des débats certes houleux mais fructueux au cours desquels les conseillers dans leur ensemble avaient vivement critiqué la démarche peu orthodoxe des membres du comité de développement local (CDL), un organe charnière qui sert d’interface entre la maire et ses partenaires notamment Plan International Guinée.
Cependant, plusieurs conseillers communaux se sont distingués dans la salle lors des débats. C’est le cas de M.Samuel Kourouma qui revient sur le point d’achoppement qui l’a opposé à la commission urbanisme et habitat: « en tant que conseillers, nous représentons les 133 000 habitants de la Commune Urbaine de Kissidougou ; donc il est de nos devoirs non seulement de nous interroger sur le fonctionnement de la commune mais aussi de prévenir tout en préservant notre patrimoine pour les générations futures. Alors c’est dans ce contexte que j’ai interrogé la commission sur le lotissement anarchique. Aujourd’hui, nous sommes une ville dont l’expansion n’obéit ni à l’habitat, ni à la densité de la population. Pour moi le lotissement devrait obéir au besoin de l’expansion et au besoin des infrastructures que nous voulons mettre en place », a-t-il déclaré.
De son côté M.Issa Keita, bouillant conseiller et Président de la commission judiciaire et sécurité est revenu sur le constat de ses paires par rapport au harcèlement mené par les policiers à la rentrée et la sortie de la ville : « le constat de mes paires par rapport aux comportements des policiers qui rançonnent nos parents en provenance des différents villages, c’est une triste réalité. Effectivement nous allons prendre des dispositions mais je signale que ce problème va au-delà de la Commune Urbaine du fait que ces policiers sont souvent stationnés en dehors du territoire juridique de la commune donc j’appelle à une synergie d’actions impliquant les maires des communes rurales, les responsables des services de sécurité et la préfecture afin qu’ensemble, on puisse mettre fin à cette pratique honteuse », a-t-il formulé.
Présent dans la salle, M.Fanta Mady Camara, cadre de la D.P.E et représentant de la société civile a livré ses sentiments à l’issue des débats qu’il a suivi avec intérêt : « cette session me donne pleine satisfaction parce que de nos jours en République de Guinée il n’est pas courant de voir une commune urbaine ou rurale respecter scrupuleusement ses engagements par rapport à la tenue des quatre sessions annuelles ; donc je tire chapeau pour la mairie de Kissidougou. Pour ce qui est de l’éducation, je dirais que nous sommes en plus grande partie bénéficiaire des actions de cette commune parce qu’à travers le CDL nous accédons aux fonds d’appuis des partenaires privilégiés notamment Plan International Guinée en termes non seulement de formation et d’équipements mais aussi en termes d’appuis institutionnel. En bref, nous sommes très contents du bilan de cette commune au compte de l’année 2022 et nous espérons que 2023 sera la meilleure », espère-t-il.
À noter que la cérémonie s’est terminée par la présentation de 182 poubelles que la commune a obtenue à travers le gouvernorat de Faranah.
De Kissidougou, Ousmane Sylla pour Confidence224.com
