Ces derniers temps, l’école guinéenne est confrontée à d’énormes problèmes notamment le manque de personnel enseignant dans des établissements d’enseignement public. Pour mettre un terme à ce problème les autorités, à travers le Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, avaient décidé de signer un contrat avec des enseignants contractuels en situation de classe depuis plusieurs années. Mais à date dans la Préfecture de N’Zérékoré aucun acte d’engagement ne lie ces derniers au gouvernement. Une situation qui inquiète plusieurs d’entre eux, constate le correspondant de Confidence224.com basé dans la capitale de la région forestière.
Comme chaque année, depuis le 04 octobre dernier, des enseignants contractuels servent encore loyalement dans plusieurs établissements publics de N’Zérékoré sans bénéficier d’un accompagnement de la part des autorités. Au delà de la simple promesse aucun autre acte n’a été posé par les autorités eu égard à l’amélioration de leur situation. Cette triste réalité est valable aussi bien pour les contractuels de N’Zérékoré que pour ceux des autres localités du pays. C’est en tout cas ce que soutient monsieur Moriba Doualamou, Coordinateur Régional des Enseignants Contractuels : « la situation des enseignants contractuels n’est pas seulement préfectorale, elle est nationale. Depuis l’ouverture des classes ils sont entrain de servir loyalement ce pays là comme ils ont commencé il y a belle lurette. Vraiment je leur reste reconnaissant par rapport à cette défense de la patrie. Mais Jusqu’à présent nous n’avons pas encore une liste officielle des contractuels qui puisse nous permettre de savoir qui est retenu ou qui n’est pas retenu », se demande-t-il.
Sous couvert de l’anonymat, cette autre enseignante contractuelle revient sur son calvaire : « les difficultés que nous rencontrons c’est la vie chère. Ça fait pratiquement deux mois qu’on ne gagne absolument rien. Et avec la famille à la maison, les enfants sont là, la scolarité, les dépenses, franchement on ne sait plus à quel saint se vouer. On est trop inquiet par rapport à notre situation. On ne sait pas qu’est-ce qu’il faut faire car nous tendons vers le troisième mois et la fin d’année aussi est là(…). Des fois même nous avons les difficultés de rejoindre nos écoles par manque de transport. On est obligé de marcher à pieds pour aller à l’école. Les présidents de l’APEAE nous disent que ce n’est pas eux qui gèrent notre situation mais plutôt l’État et/ou la commune. Jusqu’au jour d’aujourd’hui nous ne sommes pas situés parce qu’on n’a pas une liste affichée à la Mairie pour dire que voici la liste des contractuels qui sont retenus pour cette année. On nous met dans l’espoir mais jusqu’à présent ça ne va pas », déplore cet enseignant.
Interrogé par Confidence224.com, Saa Dimio Sandouno, Secrétaire Général de la Commune Urbaine de N’Zérékoré, s’en est défendu, arguant que son service ne peut s’occuper du problème étant donné la fermeture de ses comptes en banque. « La commune ne peut pas signer de contrat avec ces enseignants parce que la commune n’a pas d’argent pour les payer. Pire, les comptes de la commune sont aussi gelés depuis un moment », argumente-t-il.
Joint au téléphone par notre rédaction, Yosilé Kolamou, Directeur Préfectoral de l’Education de N’Zérékoré affirme ne pas être habilité à se prononcer sur la question sans l’autorisation de sa hiérarchie. Toutes nos tentatives pour avoir plus de commentaires de lui sont restées infructueuses.
Il faut noter que depuis la reprise des cours au compte de l’année scolaire 2022-2023 ces enseignants contractuels n’ont bénéficié d’aucun accompagnement de la part des autorités. D’où le cri de cœur lancé tous azimuts par ces soldats de la craie, demandant aux autorités de faire face à leur situation.
De N’Zérékoré Pathé Sangaré pour Confidence224.com