20 septembre 2024
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Kissidougou : l’ouverture du cadre de dialogue diversement apprécié des citoyens avec pour toile de fond l’absence d’acteurs majeurs de la vie publique nationale

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Outre le mondial de football au Qatar, le procès des événements du 28 septembre 2009 ou encore la cherté de la vie, l’autre sujet qui alimente les débats ici à Kissidougou c’est bien l’ouverture la semaine dernière du Cadre de dialogue en Guinée. Partout dans les lieux de rencontre, les commentaires sur la question vont tous azimutes dans la cité de Kissi Kaba Keita. C’est en tout cas le constat dressé par la rédaction de Confidence224.com à travers son correspondant basé sur place.

Les travaux du cadre de dialogue ont été ouvert ce jeudi à Conakry sous l’égide du Premier ministre Bernard Gomou. En dépit de la mobilisation gouvernementale et d’une partie de la classe politique et de la société civile du pays, force est de noter qu’une frange importante des forces vives à boudé l’évènement au grand dam des facilitatrices nationales. Ici à Kissidougou ce sujet est largement commenté et intéresse les citoyens de tous les âges et de toutes les corporations en ce sens qu’il devrait déterminer dans les bonnes conditions la marche à suivre pour un retour à l’ordre constitutionnel tant souhaité par les communautés nationale et internationale.

Rencontré dans un cyber de la place, Dr Mory 1 Camara, pédiatre en service à l’Hôpital Préfectoral de Kissidougou, n’a pas caché son espoir vis-à-vis du dialogue pour sortir le pays de l’impasse : « je pense que le dialogue c’est quelque chose de bien, c’est à travers le dialogue que nous pouvons résoudre tous nos problèmes et non par la violence. Donc moi j’exhorte toutes les coalitions à venir autour de la table car même s’il y a une guerre on finit toujours par le dialogue », a estimé le pédiatre, avant de poursuivre en parlant des préalables énumérés par certaines coalitions politiques : « a mon humble avis ces préalables n’ont pas leur raison d’être dans ce contexte parce qu’on ne doit pas confondre l’exécutif à la justice. Si quelqu’un a des ennuis avec la justice qu’il ait le courage de venir affronter cette justice car tout le monde est justiciable, même ceux qui nous gouvernent aujourd’hui on peut leur demander demain des comptes (…). Moi je pense que ce dialogue pourra aboutir à quelque chose car si ces trois coalitions pèsent lourd dans la balance c’est grâce au peuple donc si elles continuent à boycotter, ce peuple prendra conscience et conclura que leur combat est égoïste. Pour terminer je lance un appel aux autorités de continuer à tendre la main à tous les guinéens mais en séparant la justice de la politique. Je vous donne l’exemple du Brésil où l’ancien président a été condamné, emprisonné puis libéré avant de venir gagner les élections dans son pays », a dit Dr Mory 1 Camara.

En attente des clients devant son petit commerce de produits locaux au marché deKissidougou, Mamoudou Barry nous a livré son opinion sur ce cadre de dialogue. Selon lui tous les efforts dans le cadre de ces pourparlers seraient vains à l’absence des acteurs politiques majeurs du pays. « Pour moi il n’y a aucun espoir quant à l’issue de ce dialogue tant que les trois plus grandes coalitions ne sont pas représentées autour de la table parce qu’elles représentent à mes yeux 95% des guinéens. On doit arrêter la démagogie dans ce pays, on connaît qui est qui et on connaît qui représente quoi. Pour moi, on ne doit pas dialoguer pour dialoguer mais plutôt on doit dialoguer avec les partis qui ont porté des revendications. Aujourd’hui les coalitions qui participent à ce dialogue ne représentent même pas 5% de l’électorat du pays, on a vu en 2015 et en 2020 (…).  Je lance un appel au Président Mamadi Doumbouya de libérer les détenus politiques avec le groupe de Foniké Menguè et aussi tous les leaders en exil doivent se retourner sans problème pour faire face à un dialogue véritable, sincère, franc et inclusif. Pour moi, on doit se réconcilier et pardonner avant de parler de dialogue. Si on ne réconcilie pas comment on peut dialoguer ? », s’est-il interrogé.

Même son de cloche chez Guissey Aly Mouctar rencontré au quartier Timbo. Ce sociologue et enseignant de profession soutien que le dialogue est une des valeurs de la démocratie et du vivre ensemble. D’où son invite aux autorités d’accepter des concessions pour le bonheur du pays : « à mon entendement le dialogue vaut mieux que son contraire qui nous attire toujours des conséquences fâcheuses. Personnellement je suis animé d’un sentiment d’espoir car je ne vois aucune raison que ce dialogue soit boycotté surtout que c’est dans l’intérêt réciproque des uns et des autres. J’ai aussi pitié de ce pays qui a connu assez de gouffres, de carences et de retard il est donc grand temps de privilégier le dialogue pour le bonheur de nos enfants et petits-enfants. Par rapport aux emprisonnements et le retour au pays de certains leaders, j’interpelle l’État à privilégier le maintien d’un climat de quiétude et d’avoir le sens de l’humanisme pour favoriser la libération des uns et le retour des autres afin qu’on puisse avancer vers un retour à l’ordre constitutionnel. Moi je pense qu’on doit se pardonner même si les faits sont établis car ce dont on a besoin c’est de voir les fils du pays vivre en harmonie », implore Guissey Aly Mouctar.

Depuis Kissidougou,Ousmane Sylla

Pour Confidence224.com

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