19 septembre 2024
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Réduction des effectifs de fonctionnaires dans les bureaux et au sein des établissements scolaires publics : ce que je pense de la décision (Par Abdoulaye Dieng)

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À l’heure des profondes mutations en perspective dans le système éducatif guinéen, notre responsabilité professionnelle est plus que jamais engagée! Le Ministre de l’Education Nationale a pris une décision administrative historique qui consiste à une réduction drastique des effectifs de fonctionnaires dans les bureaux, au sein des établissements scolaires publics, des DPE/DCE, IRE et Ministère, ainsi que dans les services techniques auxiliaires. Cette mesure vise à combler le déficit d’enseignants dans les écoles, à partir d’un redéploiement des cadres dans la pratique de classe. C’est une belle initiative, certes ; sauf qu’elle risque d’impacter négativement les résultats attendus. Cela est d’autant plus vrai que, nombre de ceux qui aujourd’hui sont dans ces bureaux, y sont par incapacité, soit physique (malades, handicapés et fatigués) soit intellectuelle (incompétence académique et pédagogique). D’où l’énorme risque de mettre toutes ces catégories en situation de classe sans faire un travail en amont qui consisterait à faire le tri en vue de distinguer les vrais enseignants des autres qu’il faudrait utiliser ailleurs.

À cela il faudra ajouter la modernisation des outils de travail et l’appropriation par les cadres de ces outils. Il s’agit alors d’équiper les bureaux d’outils informatiques et autres accessoires modernes capables de rendre efficaces les services. Cela nécessite une formation des utilisateurs qu’il faudra disponibiliser partout, avec bien sûr toutes les mesures d’accompagnement, notamment dans les zones défavorisées pour éviter d’éventuels dérapages.

Sans ces préliminaires, la décision risque d’être improductive voir même produire l’effet contraire. C’est du moins ce qu’il faudrait envisager dans cette situation.

Autres pistes à explorer:

– professionnaliser les travailleurs de l’Education par des formations pointues, vraiment spécialisées ;

– Optimiser le service de l’Education par un traitement spécifique à cause de la qualité des services afin de rendre le secteur attrayant. Cela éviterait les divagations des enseignants.

Pour ce faire, il y a lieu de mettre à contribution des techniciens professionnels et probes pour non seulement répertorier les infrastructures, disponibles et probables, établir la véritable cartographie scolaire du pays, identifier enfin tous les besoins par nature et par catégorie en vue d’éradiquer les maux depuis les racines désormais.

À ces seules conditions Camarades, on parviendra à satisfaire les multiples demandes dont fait aujourd’hui face notre ÉCOLE. Nous demandons humblement à Mr le Ministre, de surseoir circonstanciellement à ce projet, irréaliste et improductif, pour procéder, de manière progressive à une Refondation systématique de l’Ecole guinéenne. C’est un travail de longue haleine, certes très capricieux! Mais un projet noble camarades. Sa réussite est indéniablement liée au sérieux que l’on voudra faire, hormis les battements de tambour pour approcher les désintéressés.

Vive l’Ecole guinéenne !

Vivent les Travailleurs de l’Education de Guinée !

Vive la République !

Mobilisés et déterminés nous gagnons !

Par Abdoulaye Dieng, enseignant

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