Du crépuscule du règne du Président Alpha Condé à l’avènement du CNRD au pouvoir, nombreux sont des projets étatiques dont la réalisation s’est estompée à mi-chemin. Pourtant il s’agit, en tout cas pour la plupart, de projets dont l’intérêt socioéconomique pour le pays n’est plus à prouver. Certains relèvent même de l’extrême urgence eu égard au besoin oh combien pressant qui se fait sentir en ce moment pour notre économie nationale. La rédaction de Confidence224.com a ouvert une série d’enquête autour de certains de ces chantiers en vue de savoir le pourquoi de leur enlisement et surtout d’interpeler les nouvelles autorités à y donner un coup d’accélérateur au grand bénéfice de nos populations.
Parmi les premiers projets dont le blocage a éveillé l’attention de notre quotidien figure celui des aérodromes du pays. En effet pour réduire l’enclavement du pays profond, le régime défunt avait initié en 2019 la rénovation et l’équipement de quatre aérodromes du pays à savoir : celui Labé, de Faranah, de Kankan et de N’zérékoré. Le marché avait été remporté, selon nos informations, par quatre entreprises dont les expertises antérieures respectives avaient retenu l’attention de l’Etat. Il s’agit de MT2-GUI Sarl pour Kankan, FLASH pour Labé, HYDROGUI pour l’aérodrome de Faranah et SADCO pour N’zérékoré. Le cout total de réalisation pour ces quatre aérodromes se chiffre à 151milliard 049millions 726mille 962 francs guinéens. Ce montant, nous apprend-t-on, devait provenir du Budget National de Développement (BND). Nos sources nous apprennent que pour le démarrage des travaux qui était prévu en février 2021, l’Etat avait mis la main à la poche pour donner 20% de ce montant ; soit 27milliard 905million 797mille 015 francs guinéens qui seront repartis entre les entreprises adjudicataires du marché. Par la suite, les travaux ont démarré avec un rythme pour le moins satisfaisant, à en croire un cadre de l’Agence de la Navigation Aérienne (ANA) qui a requis l’anonymat. Des investissements non des moindres ont été faits sur le terrain. Tout semblait bien parti avant que l’Etat ne se rétracte en ordonnant l’arrêt de l’exécution des travaux. Une source apprend que ceci était dû à l’époque au choix économique du régime d’alors qui aurait décidé de faire une réallocation du budget consacré à la réhabilitation de ces aéroports vers d’autres projets notamment routiers. Une autre source explique ce rétropédalage par les difficultés économiques qui, nous le savon tous, caractérisaient la fin du régime d’Alpha Condé.
L’arrivée le 05 septembre 2022 du CNRD avec à sa tête le Colonel Mamadi Doumbouya a fait renaitre chez les guinéens l’espoir qui, jusque-là, s’amenuisait eu égard aux climats sociopolitiques et économiques qui s’assombrissaient jour après jour. L’on assistait à l’avènement d’un ordre nouveau. Aujourd’hui il revient à ces nouvelles autorités d’agir en sorte que cet espoir qu’ils ont fait renaitre chez leurs compatriotes ne s’évapore. D’où la nécessité d’assurer la continuité de certains projets d’intérêt hautement public.
Parlant toujours des ces aérodromes, il faut insister pour dire que notre pays la Guinée souffre d’un manque criard d’infrastructures aéroportuaires. C’est même une honte de constater qu’en 2022 quasiment aucun aérodrome étatique n’est encore opérationnel. Rallier aujourd’hui l’intérieur du pays relève encore de la croix et la bannière. Mieux, notre pays a eu la rare chance d’être retenu pays organisateur de la Coupe d’Afrique des Nations en 2025 (CAN2025). L’une des conditions devant permettre la tenue effective de cette CAN chez nous en Guinée est la facilité de circuler d’une ville à une autre du pays organisateur. D’où l’impérieuse nécessité pour les autorités actuelles de relancer non sans vigueur ces projets de réhabilitation d’aérodromes. Notre honneur en dépend !
Mohamed Lamine Sylla
Pour Confidence224.com
00224 625 25 00 40