22 novembre 2024
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Feuilleton Awal-Guinée : découverte d’un grain de sable dans l’engrenage d’une société disparue à la fleure de l’âge

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C’est un dossier que la rédaction de Confidence224.com tient depuis un certain temps. Dans nos précédents articles nous vous avions relaté le parcours qui a été celui de cette entreprise née de l’accord entre deux « frères » aux parcours aussi hétéroclites que leurs personnalités. Hétéroclites tant et si bien que les deux hommes, malgré l’engouement qui a caractérisé l’entame de leur collaboration, se verront vite plongés dans des désaccords on ne peut plus profonds. Comment en est-on arrivé là ? Que s’est-il passé pour que la société Awal-Guinée, pourtant promise à un avenir radieux, succombe de si tôt ? Ce sont entre autres des questions auxquelles notre rédaction tente de répondre auprès des acteurs impliqués ou liés de près et même de loin à cette entreprise.

La genèse de l’affaire

Tout remonte à 2015 lorsqu’un homme d’affaire guinéen qui a fait fortune en Côte d’Ivoire décide de s’installer en Guinée. Dans cette perspective il rencontre sur son chemin ce fonctionnaire guinéen qui, sous le règne d’Alpha Condé, avait véritablement pignon sur rue.  Almamy Condé, c’est le nom dudit fonctionnaire, travail au trésor public. Cette rencontre est facilitée par un certain Bily Condé dont nous aborderons le rôle dans les prochaines lignes. Le nommé Almamy Condé exige d’entrer donc dans les actions de la société qu’entend créer El hadj Mohamed Koné venu de Cote d’Ivoire. Là n’est pas le problème. Les deux hommes décident alors de s’associer pour mettre sur pied une entreprise dénommée SOCIETE AWAL GUINEE-SARL « S.A.G SARL » et immatriculée sous le No ENTREPRISE/RCCM/GC-KAL/061.354A/2015. Très vite les premiers marchés tombent. La société bénéficie d’un contrat de grande envergure dans l’exploitation de granite du côté de Dubreka. L’exécution de ce contrat nécessite naturellement l’acquisition d’équipement de travail et d’autres formes d’investissement. Le financier de la société (El hadj Mohamed Koné) prend alors le chemin de l’étranger d’où il reviendra avec des machines et d’autres appareils de dernière génération. Le cout global de l’investissement oscille autour de quinze milliards de francs guinéens, a-t-on appris. Ainsi la production démarre dans les carrières de granite et l’entreprise fonctionne à plein régime. Nous sommes en 2016 et tout semble aller mieux, quand bien même la pomme de discorde n’est pas loin.

Début de la discorde

Pour rappel, le capital social de l’entreprise est tenu à 60% par l’homme d’affaire (qui se trouve également être le gérant) et les 40% sont au fonctionnaire. Mais avec l’importance que prend la société, Almamy Condé qui, signalons au passage, s’était fait représenter sur papier par son garçon de moins de 5ans à l’époque des faits, voit son appétit monter en flèche. Progressivement il s’implique dans le fonctionnement de l’entreprise et y agrandit son influence de manière considérable. Encore une fois, là ne fut pas le véritable problème. Mais le problème naitra lorsque sieur Almamy commencera de faire transiter dans le compte bancaire de la société plusieurs milliards de nos francs, tous des fonds n’ayant aucun lien avec l’entreprise et ses avoirs. Des décaissements sont effectués à outrance et de manière peu orthodoxe. Notre rédaction détient des traces de ce mouvement dans le compte de l’entreprise par le biais d’une source proche de la gendarmerie. Mais d’où venaient tous ces fonds-là ? Est-ce l’argent de la drogue ou celui provenant des caisses publique ? Voilà les questions qui, légitimement, taraudaient l’esprit de l’autre associé. Mais bien sûr pour Almamy Condé il est hors de question de fournir la moindre explication. Tenez-vous bien, en une seule journée, le compte pouvait recevoir et décaisser trois à quatre milliards de francs guinéens (encore une fois notre rédaction en détient les preuves, soit dit en passant). Peu à peu, l’attitude commence à inquiéter El hadj Mohamed Koné dont le questionnement sur l’origine de cet argent reste encore insatisfait. L’homme d’affaire voit anguille sous roche et a du mal à contenir ses craintes. Mais il oublie que pour son associer, il s’agit d’une affaire qui ne le regarde en rien. Bien sûr que cela est faux d’autant plus que c’est le compte bancaire de la Société Awal-Guinée qui est en train d’être utilisé à des fins douteuses. L’affaire ne connait aucun répit et provoque une ligne de fracture entre les deux hommes qui, progressivement, plongent dans un climat de suspicion assez profonde.

Du soupçon au bras de fer

Furieux des multiples questionnements de son associé qui ne lui laisse plus la bride de mener ses affaires de fonds comme il l’entend, Almamy Condé, nous l’avons dit, fonctionnaire très influent auprès de Président Alpha Condé, décide d’aller dans un bras de fer contre celui qui n’arrête de l’embêter à tout bout de champs. D’abord il commencerait par bloquer les payements de l’Etat à destination de la Société Awal-Guinée. Ensuite il aurait pris totalement le contrôle de l’entreprise, de ses avoirs à la banque jusque sur ses sites d’exploitation. D’ailleurs, parlant des sites d’exploitation, interdiction sera formellement faite à l’homme d’affaire et à ses proches de s’y rendre sous peine de finir ses jours en prison. Nous sommes toujours en 2016 et depuis lors, la Société Awal-Guinée travail au compte exclusif du fonctionnaire. L’homme d’affaire lui, n’a que ses yeux pour pleurer car l’adversaire (en tout cas à l’époque des faits) étaient un véritable Goliath. Celui-ci jouirait à lui seul les recettes oh combien juteuses de la société et ce, jusqu’à la chute du régime Condé au matin du 05 septembre 2021.

Derniers développements dans l’affaire

Le deuxième nom de Dieu s’appelle le TEMPS, soutiennent les musulmans. L’arrivée au pouvoir de la junte le 05 septembre 2021 a donné lieu à l’avènement de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF). L’objectif étant de moraliser la gestion publique dans notre pays. Très vite commença un sale temps pour des fonctionnaires véreux de notre administration. Beaucoup, à l’image du sieur Almamy Condé, se verront épinglés. Pour le cas spécifique de ce dernier, il lui sera reproché des accusations de corruption, de détournement de deniers publics et de blanchiment d’argent. Convoqué à plusieurs reprises devant la Direction Centrale des Investigation Judiciaires de la Gendarmerie Nationale, Monsieur Condé, ayant constaté l’ampleur des charges qui lui pesait sur les épaules, a cru bon de prendre ses jambes à son cou. Des informations font état de sa possible présence du coté de Bamako. Certaines sources affirment qu’il serait du coté de l’Europe en ce moment. Des sources indiquent même qu’un mandat d’arrêt international serait en passe d’être émis contre lui. Mais ceci est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons.

Du rôle de Bily Condé

Terminons par dire un peu de cette autre pièce du puzzle. Il s’agit ici d’un « ami » commun aux deux associés (El hadj Mohamed Koné et Almamy Condé). Mais il est aussi le frère cadet du fonctionnaire Almamy Condé. Bily Condé sera donc le pont de liane entre les deux futurs « collaborateurs ». Il sera même embauché par l’actionnaire principale (El hadj Koné) avant de se rendre coupable de malversations financières. Lesquelles malversations qui lui couteront la détention du coté du Commissariat Urbain de Dubreka KM5, où nous avons jeté un regard dans le registre des détenus. Mais ceci est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons amplement.

Affaire à suivre !

La rédaction

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