En Guinée le recours excessif à la force contre les manifestants doit cesser. Je suggère aux autorités guinéennes de contrôler les forces de sécurité qui font un usage excessif de la force pour réprimer les manifestations pacifiques. Ce recours excessif à la force contre les manifestants pacifiques est inacceptable et les autorités doivent de toute urgence prendre des mesures pour contrôler les forces de sécurité. C’est pourquoi je plaide pour que nous menions un dialogue plus approfondi entre les acteurs sociopolitiques et le gouvernement pour faire de la Guinée un havre de paix.
Je sollicite à l’Etat de poursuivre les ateliers de formation et de sensibilisation des forces de défense et de sécurité pour mieux les outiller afin qu’elles répondent efficacement aux besoins de la population. Tout usage de la force dans le cadre du maintien d’ordre lors des manifestations doit respecter le droit international, même si la manifestation dégénère en violences. Il semblerait, au vu des informations faisant état de morts et de blessés, que les forces de sécurité n’ont pas tenu compte de ces principes de base. Il est essentiel que les responsables des homicides et des passages à tabac des manifestants, des journalistes et d’autres civiles soient identifiés et tenus de rendre des comptes. Les autorités au plus haut niveau doivent annoncer clairement et publiquement que le recours excessif à la force ne saurait être toléré.
Les manifestants ne devraient être ni arrêtés ni poursuivis pour avoir exercé, de manière pacifique, leur droit à la liberté d’expression telle que garanti par la constitution (aujourd’hui la charte), les lois organiques et les accords et traités internationaux ratifiés par la Guinée. En la matière le discours du Colonel Mamadi Doumbouya à la prise du pouvoir a encore tout son sens : « la justice sera la boussole de notre transition », fin de citation.
Par ailleurs, le Parti des Socio-travailleurs de Guinée (PSTG) reste disponible pour aider l’Etat à analyser et à identifier un certain nombre de facteurs qui rendent difficile la tache des forces de défense et de sécurité dans l’exercice de leur mission de protection et de sécurisation des personnes et leurs biens. Les hommes en uniforme, singulièrement ceux en charge du maintien d’ordre, doivent agir avec plus de professionnalisme et surtout de patriotisme dans l’accomplissement de leur mission régalienne.
Pour finir, je voudrais ici en appeler au sens de responsabilité des uns et des autres en cette période critique de notre histoire. Une transition est en soi sensible et fragile. C’est pourquoi mon propos ici est d’inviter les acteurs politiques que nous sommes, les organisations de la société civile, les forces de défense et de sécurité, à faire chacun en ce qui lui concerne en sorte que les propos, discours, faits et gestes, se manifestent sous le sceau de la prudence et de la plus haute responsabilité. Aux médias, et plus singulièrement les émissions interactives, de savoir que la Guinée est notre patrimoine commun ; et que pour rien au monde nous ne devons la bruler.
Que Dieu bénisse, notre cher et beau pays la Guinée !
Par Dr Mouctar Diallo, Président du
Parti des Socio-travailleurs de Guinée (PSTG)
