22 novembre 2024
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Dossier Kassory et Cie: le Président du PSTG interpelle la CRIEF (Tribune)

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La mise en place de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières a été saluée de tout guinéen conscient du retard économique du pays et surtout du danger que représentent la corruption et le détournement des deniers publics. C’est sans doute l’une des meilleures actions du CNRD depuis son avènement le 05 septembre dernier. Le Parti des Socio-travailleurs de Guinée s’était même fendu au moment des faits d’une déclaration dans laquelle nous avions manifesté de façon inconditionnelle notre soutien à cette politique de reddition des comptes et surtout de lutte contre ce que nous appelons le « mal guinéen », c’est-à-dire l’impunité.

Depuis donc la création et l’opérationnalisation de cette cour, de nombreuses actions ont été posé. De nombreux acteurs et commis de l’Etat ont été interpellés autour de leur gestion. D’aucuns ont été mis sous mandat de dépôt tant disque d’autres sont placés sous contrôle judiciaire. Face à tous ces développements de la situation, la position de principe du PSTG n’a pas varié. Nous sommes et nous resterons jalousement attachés au principe sacro-saint de redévabilité. En revanche, de nos jours nombreux sont ceux et celles qui, dans l’opinion et même dans les milieux intellectuels, n’arrêtent de s’interroger quand à l’indépendance véritable de notre CRIEF vis-à-vis du pouvoir central. D’aucuns (et ils sont malheureusement nombreux) y voient dans certains dossiers pendants devant la cour, une main noire du CNRD. C’est le cas notamment de l’ancien Premier Ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana, Dr Mohamed Diané, Monsieur Oyé Guilavogui. Ces commis de l’Etat ont été écroués à la Maison d’Arrêt de Conakry depuis maintenant plusieurs mois. Mais de l’avis de nombre d’observateurs de la vie politico-judiciaire d’ici et d’ailleurs, les faits présentés contre les sieurs susmentionnés ne sont pas consistant au point de justifier leur détention prolongée. C’est du moins l’analyse qu’on peut tirer surtout de la dernière sortie médiatique de monsieur Aly Touré, Procureur Spécial près la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières.

Nous sommes de l’avis selon lequel la cour ne doit avoir pour points d’appui que la loi et la l’éthique du métier. Aucune injonction, fut-elle émanant du pouvoir central, ne doit en d’aucune manière influée sur ses décisions. Cela y va de la crédibilité et du renforcement de la légitimité de l’institution. Cette cour, nous l’avons dit, doit être pérenne. Elle doit survivre même à l’actuelle transition afin de poursuivre ses œuvres même quand le pays connaitra un retour à l’ordre constitutionnel. Pour cela elle se doit de se conduire en une véritable cour de JUSTICE et non l’inverse.

Du reste, notre besoin de justice ne doit pas nous détourner du fait que cette justice doit avoir, comme partout au monde, un visage humain. Des hauts commis de l’Etat ne doivent pas croupir en prison alors qu’ils ne sont pas encore jugés et condamnés de manière définitive. Et si par ailleurs ils sont jugés et innocentés des faits qui leur son reprochés, qu’allons-nous dire ? Aucun dommage et intérêt ne sauraient compenser les douleurs psychologiques qu’ils auront subit. D’où notre appel à la justice les demandant de permettre à Kassory et compagnie de rejoindre leur famille en attendant le verdict final de leur dossier.  « Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent », disait Voltaire. La prison doit, à tout point de vue, être l’exception et non la règle, contrairement à ce qui est servit en ce moment ici.

Par Dr Mouctar Diallo

Président du PSTG

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