Parmi les discours qui coulent aux lèvres d’une certaine jeunesse soi-disant leaders politiques c’est bien le ‘’dégagisme’’ des grands acteurs de la classe politique. Selon cette catégorie de jeune, le salut du pays vient sans doute de l’exclusion des barons de la politique guinéenne. Ce modus operandi est (on ne le dira pas assez) des plus ignobles. Mais à vrai dire, il s’agit d’une diversion savamment orchestrée pour nous détourner des questions essentielles. Sinon par quels moyens et au nom de quoi la junte militaire se prêterait à ce jeu maléfique ?
Une vidéo qui est virale ces derniers temps sur la toile, montre Eli Kamano entrain d’inviter le CNRD à écarter de la course électorale certains acteurs au profit, dit-on, de la jeunesse. De quelle mouche notre camarade s’est laissé piquer pour en arriver à une telle bassesse ? Mieux, l’on se demande au nom de quelle jeunesse cet homme s’exprime ainsi. En tout cas pas au nom de la jeunesse consciente de Guinée. L’on se rappelle que la même chose a été dite ici au sujet d’Alpha Condé sous la transition du CNDD du Capitaine Moussa Dadis Camara. Les mêmes personnes en appelaient de tous leurs vœux à l’exclusion d’Alpha Condé sous prétexte qu’il était de la vieille classe politique. Ils sont allé jusqu’à dire qu’il ne serait jamais Président en Guinée. Mais après tout, Alpha Condé a fait ces 11ans à la tête de la Guinée.
Aujourd’hui, il serait plus judicieux pour mon cher Eli Kamano de se ressaisir. Il doit mesurer ce qu’il dit. Eli n’est ni Aly Touré ni le Procureur Charles Wright pour dire qui doit ou pas aller à la CRIEF ou en prison. A écouter l’homme on a comme impression qu’il est un dealeur politique qui n’à de projet politique que faire bouillir ses marmites familiales. Mais Dieu merci la jeunesse guinéenne, encore une fois, est suffisamment intelligente pour ne pas se laisser embarquer par quelqu’un comme Eli Kamano avec ses discours incongrus.
Pour finir, il faut insister pour dire qu’une transition n’a pas vocation d’exclure. Tout doit se faire dans l’inclusivité. Ecarter un ou des acteurs de la compétition électorale serait sans doute source de tension. La junte militaire au pouvoir et la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) gagneraient à ne pas agir dans le règlement des comptes. Autrement, c’est notre transition qui prendrait un coup dur et ce, au grand dam de la paix et la stabilité dans le pays. Si les uns et les autres souhaitent renouveler la classe politique, il leur suffit d’aller non pas auprès de la CRIEF ou du CNRD, mais de l’électorat. Seuls les électeurs et donc le peuple de Guinée ont le dernier mot dans le choix des hommes et des femmes qui doivent présider aux destinées de notre Guinée.
Dr Mouctar Diallo, Président
du Parti des Socio-Travailleurs
de Guinée (PSTG)