C’est sans doute un autre pas de franchi dans la transition malienne. Le chef de la junte vient de promulguer la loi devant régir les élections et les référendums au Mali. Par cet acte Assimi Goïta fait finalement pencher la balance du côté du Conseil National de Transition (CNRD). Les 92 amendements que le CNT avait imposés aux 219 articles du texte se voient ainsi entérinés, au grand dam du gouvernement, auteur du projet.
La nouvelle loi électorale compte ainsi des dispositions controversées comme celles concernant l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections, dont trois des quinze membres seront désormais nommés par Assimi Goïta lui-même. Comme aussi l’amendement attribuant au Ministère de l’Administration Territoriale la préparation technique des scrutins.
Avec cette promulgation, les autorités de transition voulaient démontrer leur volonté d’avancer vers un retour à l’ordre constitutionnel. Le pouvoir avait en effet promis qu’une fois cette loi en place, le gouvernement pourrait présenter rapidement à la Communauté ouest-africaine un calendrier avec le détail des étapes jusqu’aux élections qui doivent en théorie consacrer le retour des civils au pouvoir.
Or justement, la CEDEAO se réunira le 3 juillet prochain à Accra et décidera du maintien ou non des lourdes sanctions qui frappent le Mali depuis le 9 janvier. À voir si cette avancée convaincra l’organisation sous-régionale de desserrer l’étau autour de la junte.
Comme le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont aussi dans le collimateur de l’institution sous-régionale qui fait planer les risques de lourdes sanctions contre ces pays, faute de progrès significatif vers un retour à l’ordre constitutionnel.
La rédaction
