22 novembre 2024
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Les vérités de Rafiou Sow : cette posture de la junte et du gouvernement expose inutilement la Guinée à des sanctions économiques sévères (Interview)

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Près de 8 mois après la prise du pouvoir par le CNRD du Colonel Mamadi Doumbouya des interrogations demeurent encore et toujours au sujet du chronogramme de la transition. Outre sur ce chronogramme il faut noter que des divergences notoires sont légion entre la junte au pourvoir et une masse critique de Forces Vives de la Nation sur un certain nombre de questions. C’est le cas notamment des Assises Nationales, du Cadre de Concertation et surtout sur le fameux chronogramme de la transition. Pour en parler, la rédaction de Confidence224.com a reçu pour vous Monsieur Rafiou Sow, Président du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP).

Confidence224.com: Monsieur le Président bonjour. L’ultimatum de la CEDEAO est arrivé ce lundi 25 avril à expiration et sur le chronogramme demandé, le CNRD ne s’est bougé d’un iota. Pensez-vous que la junte est sur la bonne trajectoire ?
Rafiou Sow :
bonjour monsieur Sylla ! Ce qui est sûr et déplorable, c’est que la junte c’est totalement mise dans une posture de défier la CEDEAO et la communauté internationale. Sans ignorer quelle n’est plus en état de sainteté avec la majorité de la population nationale et en particulier les partis politiques les mieux implantés du pays. Aujourd’hui, c’est certain que cette posture du CNRD et de son gouvernement expose la Guinée et sa population à des sanctions économiques sévères. Donc une détérioration de plus des conditions de vie des citoyens guinéens. C’est en cela que je dis avec certitude que cette junte (CNRD) ne se préoccupe point de l’intérêt de la Guinée et des guinéens. Il n’est de secret pour personne que son souci aujourd’hui c’est comment confisquer définitivement le pouvoir exécutif et profiter des avantages qui vont avec.

Confidence224.com: Dans une de ses récentes sorties médiatiques, le porte-parole du gouvernement semble jouer le fier à bras en défiant l’institution sous-régionale. N’est-ce pas une maladresse diplomatique ?
Rafiou Sow :
En dépit de tout ce gouvernement n’a de bonnes stratégies diplomatiques pour de meilleures relationships avec nos partenaires de la sous-région et le reste de la communauté internationale. Les comportements et déclarations du ministre porteur de la parole du gouvernement et du CNRD sont totalement dénués de respect de la part d’un gouvernement sensé défendre et protéger les intérêts de sa nation et de ses citoyens à tous les niveaux. Il est important de rappeler que seul un président investi de la légitimité des urnes à travers des élections libres et crédibles et avec l’accord de la majorité de la population peut prétendre « retirer » un Etat membre d’une institution comme la CEDEAO. Ce rôle n’est pas dévolu à un pouvoir obtenu par les armes. Soyons bien clair là-dessus. Donc, les fausses menaces du Ministre porte-parole d’une institution illégitime sont un coup d’épée dans le vide.

Confidence224.com : Vous et vos amis de l’ANAD réunis au sein du G58 avez opposé à l’invitation du gouvernement au cadre de concertation une fin de non recevoir. Dites nous à quel prix votre position pourrait-elle évoluer ?
Rafiou Sow :
Pour ce qui est du cadre de concertation soi-disant inclusif du CNRD, nous ne sommes aucunement concernés. La seule façon pour le CNRD de nous convaincre aujourd’hui de dialoguer avec eux, c’est de prendre un décret mettant en place un Cadre de Dialogue Permanent comme l’a sollicité le G58 dans ses trois déclarations. Un tel acte honorable de la part du Président de la transition pourrait apaiser la vie politique dans son ensemble et nous éviter des sanctions économiques inutiles en cette période de vie difficile pour l’ensemble de nos concitoyens.

Confidence224.com : Depuis un certain temps la CRIEF alimente le débat dans le pays. De votre part quel regard portez-vous sur cette cour?
Rafiou Sow :
c’est une cour dont nous avons apprécié la mise en place pour moraliser la vie politique et publique du pays ; tout en insistant avec vigueur qu’elle soit respectueuse des lois et de la procédure. Et qu’elle ne soit pas un instrument d’une minorité pour exclure des potentiels prétendants à la magistrature suprême du pays. Car le peuple de Guinée ne l’acceptera pas.

Confidence224.com: Dernière question. L’ancien Président Alpha Condé a récemment bénéficié, on va dire, d’une semi-liberté de la part de la junte. Quels commentaires faites-vous de cette actualité ?
Rafiou Sow :
c’est une liberté surveillée pour qu’il aide la junte à contrôler les militants du RPG en Haute Guinée et pour obtenir l’indulgence de certains chefs d’état de la sous-région et du continent. La question qu’il faille se poser est celle de savoir en quoi était-il raisonnable de débarquer Alpha Condé et son gouvernement en les accusant de tous les maux et les permettre d’exercer des activités politiques dans ce contexte ? Je pense très sincèrement qu’il y a un non-dit quelque part, mais l’avenir nous éclairera inchallah.

Interview réalisée par Mohamed Lamine SYLLA

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