21 novembre 2024
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Opinion : « la Guinée a tous les signes d’un pays qui, bientôt procédera à la planche à billets », dixit Mohamed Lamine CAMARA ( Analyste économique)

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À cause des difficultés financières que traversent les agents économiques en Guinée du fait de la pandémie Covid-19, de la situation d’incertitude occasionnée par la période de transition, l’abstention des opérateurs économiques à fonctionner dans cette situation d’incertitude, le ralentissement des activités économiques et commerciales qui découlent de cette abstention, les effets criquets du gel des comptes à durée indéfinie pour le moment, la baisse des importations et des exportations, l’amaigrissement de l’assiette fiscale, l’abandon des bailleurs de fonds ou encore l’exclusion du pays dans des grandes conventions comme l’AGOA, la CEDEAO… Elle se trouve dans une situation financière dans laquelle, son seul issue (en faisant une analyse de sa position économique) serait de faire recours à la planche à billets pour financer son fonctionnement. C’est quoi, « faire marcher » ou « faire tourner » la planche à billets ? Dans un français facile, c’est une politique monétaire qui signifie qu’un État ou une banque centrale crée de la monnaie afin de financer son fonctionnement. C’est une politique monétaire très familiale qui consiste à utiliser une planche apposée contre du papier-monnaie, imprimant ainsi la valeur du billet. Dans le vrai sens du terme, la planche à billets signifie que la monnaie créée ne correspondra pas à une création de richesse. L’une des meilleures façons de faire tourner cette planche à billets serait de créer des lignes de crédit, en rachetant des dettes, en accordant des crédits aux banques… Comme cela, la politique monétaire pourra permettre à l’État, de réinjecter cette monnaie dans l’économie ou de financer des politiques publiques rentables, capables d’assurer le bon fonctionnement du circuit économique. Mais lorsque l’Etat procède à la planche à billets pour payer les salaires uniquement ou des dépenses improductives, ça conduit vers le chao. Dans ce style de figure, très rapide des conséquences désastreuses naissent. Elles sont entre autres: la baisse de la production, la spirale inflationniste, la baisse du GNF par rapport à la devise, la cherté de la vie, la dépréciation du panier de la ménagère, les soulèvements populaires, la révolte des politiciens. Il ne serait pas honnête de ma part d’exclure la monter du prix de l’essence par ricochet du coût de transport, les loyers. Bref tout. Faut-il rappeler que le mois de ramadan arrive aussi et que seul un gouvernement qui anticipe pourra sauver les Guinéens ? Si non, ça sera l’un des mois de ramadan les plus difficiles que les guinéens auraient connus.  À vrai dire, cette situation arrive souvent à un État qui veut tout faire en même temps pour avoir l’estime de la population ou soit, un gouvernement qui désire s’enrichir au détriment de sa population. C’est aussi un État qui a du mal à identifier ses secteurs de rentabilité, à les prioriser et à s’exécuter convenablement.  L’Etat guinéen sera lequel de ces différents types énumères ? L’avenir nous en dira mieux. Au moment opportun des analystes sérieux aideront la population à trouver la réponse.

Par Mohamed Lamine CAMARA (MOLAC)

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