Non, n’allons pas trop vite en besogne ! La question du choix des membres de la classe politique pour le Conseil National de la Transition est certes sensible. Nous comprenons même le fait que cela suscite des réactions tous azimuts. Nous comprenons également que par extension certains émettent prématurément des réserves quant à la capacité du Ministre Mory Condé à organiser des scrutins honnêtes et transparents. Rien de plus normal et légitime. Mais il serait encore plus logique et rationnel de ne pas s’adonner à des procès d’intention vis-à-vis de l’homme. Surmonter les pressions politiques liées au choix des 15 membres sur une liste de plus d’une centaine est en soi une prouesse à ne pas sous-estimer. Il s’agit sans aucun doute d’un choix hautement Cornélien. Si le ministre est arrivé à se décider tant bien que mal, il mérite à mon sens des remerciements en lieu et place de blâmes pour le moins stériles. Qui ne s’en mêlerait pas les pinceaux face à un travail d’une si grande complexité ? « L’art est difficile, mais la critique est aisée », disait un intellectuel. Dans le contexte actuel de transition, soyons plutôt une force de proposition en lieu et place d’un criticisme à la fois exubérant et incendiaire pour ainsi dire. Mieux, nous sommes dans une transition d’où nous attendent des questions de grande importance. Ne poignardons pas nos relations pour des sujets de moindre importance. « Bête est celui-là même qui brule sa maison entière à cause d’un moustique », dit un proverbe Soussou. Celui que vous avez en face est un homme digne de bonne foi et d’intégrité. Sa volonté de bien faire est sans limite. A dire vrai, il revient à chacun de nous, qui que nous soyons et quoique nous aspirons, de savoir garder raison et surtout de joindre nos forces à celles du MATD pour en fin cultiver la confiance autour des scrutins à venir. L’heure n’est plus au syndrome de la citadelle assiégé. Nos émotions et nos passions doivent faire place à la raison pour que notre pays saisisse la chance que lui offre cette transition. Que Dieu sauve la Guinée et les Guinéens !
Par Mohamed Lamine Sylla
Journaliste et analyste politique
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