24 novembre 2024
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Opinion : le dilemme national Guinéen d’aujourd’hui basé sur le choix entre le devoir patriotique et l’intérêt personnel (Par H. Sékou Beka Bangoura)

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Nul Guinéen n’affirmerait, preuve à l’appui, l’existence physique, parmi les communautés linguistiques et culturelles nationales, d’un seul Guinéen ayant effectivement pris part à la deuxième guerre mondiale(1939-1945) et qui jouirait aujourd’hui parfaitement de la plénitude de tous ses sens cognitifs pouvant lui permettre de témoigner de manière cohérente, chronologique et incontestable, des faits ayant pignon sur notre histoire commune nationale. Par contre, ils seraient nombreux les Guinéens ayant été à la fois acteurs et témoins oculaires du combat de libération nationale mené par les filles et les fils de notre pays contre la présence française, présence s’étant étalée sur la période allant du 28 Septembre 1898 au 28 Septembre 1958 selon les historiens nationaux et étrangers. Tous méritent à part entière, notre admiration, notre respect et notre considération. Beaucoup d’entre eux, nous ont gratifiés de leur disponibilité volontairement en acceptant de nous livrer des réponses à nos différentes questions toutes relatives à l’éclairage du chemin qui a conduit à l’acquisition de l’indépendance nationale proclamée solennellement à la face du monde le 2 Octobre 1958 dans les scènes de liesses populaires à nulles autres pareilles de notre existence sur l’ensemble du territoire guinéen. Unanimement, tous ceux qui ont été interrogés sur les réalités majeures qui ont dû retenir leur attention à suffisance et de manière particulière, ont noté deux réalités n’ayant aucune commune mesure, diamétralement opposées et se regardant en chiens de faïence avec des rapports de force disproportionnés:

-Le groupe des colonisateurs tous unis autour des raisons majeures de leur présence en Guinée

-Le groupe uni des opprimés soumis à la même et unique tâche, celle de fournir obligatoirement, bon an mal an, les éléments et produits justifiant les raisons de la présence des colonisateurs en Guinée.  Les nôtres étaient unis par un destin commun résultant de la commune volonté de l’envahisseur à remplir honorablement sa mission, celle de pourvoyeur des matières premières indispensables au fonctionnement, à la bonne marche des industries françaises.

Le mal commun a cessé d’exister entre eux. Celui-ci s’étant transformé en forces vives en termes de facteurs d’union autour de renforcement des bases de l’amour partagé et de la solidarité agissante. Pendant plus d’une décennie, Pr Alpha Condé, Président de la République, a soumis et fait appliquer le même principe d’injection d’un mal mortel dans le corps de tous les Guinéens. Alpha Condé s’étant rassuré que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, au regard de l’échec de toutes les velléités nombreuses et variées de ses opposants politiques et de toute la société civile nationale, n’hésita pas au grand dam des soldats de la démocratie, à s’octroyer un troisième mandat de 6 ans conformément à l’esprit et au corps de sa nouvelle constitution via le double scrutin législatif et référendaire de 2020.

Tout le monde, ayant fini d’avaler, faute de mieux, la pilule amère de la démocratie propre à Alpha Condé, pour encore attendre douloureusement 6 longues et pénibles années entièrement bâties sur les restes des Guinéens ne disposent plus que de ses yeux pour éternellement pleurer. Le crime le plus ignominieux commis par le règne de Alpha Condé est celui d’avoir complètement et radicalement, détruit le tissu social, distribuant et crachant par-ci et par-là les venins destructeurs des valeurs humaines, sociales et culturelles de toute la nation entière, en mettant notamment dos à dos et de manière cynique les frères et sœurs Guinéens de tous bords confondus.

Dans un désespoir national, Dieu nous fit descendre sa dernière volonté de seul chef suprême, pour délivrer les Guinéens sans exclusive le Dimanche 5 Septembre 2021 à la grande surprise de tous et de toutes, nationaux et étrangers y compris dans une marée indescriptible de liesses de joies aux couleurs flamboyantes vives. Qui l’aurait imaginé ? Qui l’aurait cru ?

Les forces de défense et de sécurité constituant l’armée nationale sous la direction du Colonel Mamady Doumbouya, depuis cette date désormais historique du 5 Septembre, sont rentrées par le portail de l’histoire de la Guinée en venant exécuter la mission divine celle de redonner aux Guinéens leur totale et entière liberté pour la poursuite, dans la dignité, la fraternité, l’amour et la solidarité agissante de son noble combat de sentinelle des valeurs humaines immuables de la communauté africaine profondément consciente de sa place à l’universel, celle du berceau de l’humanité entière. Il est regrettable de constater, en moins de 4 mois seulement du renversement de la dictature d’Alpha Condé par l’armée nationale, les réactions surprenantes et intempestives de certains Guinéens, poitrine et muscles bombés exigeant du CNRD de céder le pouvoir aux civils via les élections démocratiques inclusives. Entre deux maux, le moindre, dit un adage. Que représenterait la durée de la Transition comme étant un mal dans l’édification d’une nouvelle République, d’un État de droit respectueux des valeurs humaines et des droits des Peuples à demeurer maîtres de leur destin, par rapport à la douleur des 6 années de calvaires du tout premier mandat découlant de la 4ème République de Alpha Condé ?

Guinéens et Guinéennes, loin de moi l’idée de m’ériger en avocat du diable encore moins celui du CNRD qui n’en a d’ailleurs guère besoin, en me permettant d’affirmer que la majorité des Guinéens préféreraient et de loin, les 3 ou 4 ans de durée de la transition dans la paix et la quiétude totale aux 6 années, voire plus, du pouvoir autoritaire et sans partage de Alpha Condé, un pouvoir érigé en système mafieux fait de crimes parfaits de tous genres et ne profitant qu’à une seule poignée de citoyens résolument demeurés à sa seule dévotion, au détriment de la communauté nationale entière.

Chers compatriotes, soyons tous conscients de ce qui résulterait de notre empressement en mettant les bœufs avant la charrue pour la mise en œuvre de notre volonté commune de nous doter des meilleures institutions à pérenniser notre cadre de vie des mieux élaborés où il fera désormais mieux vivre ensemble dans la paix, la concorde, la quiétude la justice pour tous, etc.. Tous, soyons conscients de nos limites par rapport à ces forces militaires qui ne se ne sont pas référés à nous encore moins nous consulter pour s’acquitter honorablement et efficacement de leurs obligations régaliennes face à la patrie en danger de voir disparaître impuissante toutes ses valeurs humaines, sociales, culturelles civilisationnelles constituant son patrimoine historique commun. Soyons tous convaincus que le scénario Dadis Camara du fameux CNDD, entraînant gratuitement des massacres en série des populations innocentes, ne va plus jamais se répéter en Guinée. A quoi pourraient efficacement servir les gourdins, les machettes, les lance-pierres, les pneus usés enflammés barrant toutes les issues dans l’unique intention de vouloir obtenir par la force aveugle ce que l’on pourrait aisément obtenir via des séries de dialogues inclusifs, sincères et honnêtes pour le plus grand bonheur de la communauté nationale entière. Arrêtons de nous leurrer en croyant pouvoir arracher des mains des forces de défense et de sécurité par les violences de nature à en ajouter à la catastrophe déjà fortement implantée sur l’ensemble du territoire national. Ouvrons grandement nos cœurs pour laisser s’échapper librement les rancœurs accumulées les uns contre les autres qu’on rend gratuitement responsables conscients de nos malheurs hélas, communs à nous tous, fruits d’une mal gouvernance décennale caractérisée par des sentiments de rejet de l’autre, suite logique de la bêtise humaine.

Epargnons à la Guinée l’apparition d’autres virus à visage humain plus dangereux que ceux déjà connus antérieurement et maintenant dans tout le pays. Il est évident que seules notre volonté commune et notre détermination à nulle autre pareille sont et demeurent les seules et véritables garanties solides et pérennes de consolidation et de la sauvegarde des bases de notre cadre de vie des mieux élaborés où il fait bon d’être ensemble unis pour les plus grandes conquêtes anoblissant de plus en plus et de mieux en mieux notre humanité à nulle autre pareille dans le temps et l’espace.

Par Honorable Sékou Béka Bangoura

Dabompa, Commune de Matoto

(+224) 625 318 297/664 695 079

 

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